INTERVENANTS

El Hadj Malick Sarr, ANIDA

El Hadji Malick Sarr est le directeur de l’Agence Nationale d’Insertion et de Développement
Agricole Sénégalaise (ANIDA) et a été, depuis des années, l’un des collaborateurs les plus
efficaces de l’Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID)
au Sénégal, avec laquelle il travaille sur des projets agricoles depuis plus de dix ans. Plusieurs
projets sont le fruit de cette collaboration, comme l’introduction du système d´arrosage
goutte-à-goutte et celle des fermes familiales « Naatangué » (« Prospérité ») dans le cadre du
projet projet d’appui à la réduction de la migration par la création d’emplois ruraux au
Sénégal (PACERSEN).

À la tête de l’ANIDA depuis plus de 10 ans, El Hadj Malick Sarr et son équipe ont conceptualisé
et réalisé différents programmes avec la conviction que seule l’agriculture peut régler le
problème du chômage des jeunes au Sénégal.

Ana Régina Segura, AECID

Ana Régina Segura est responsable du secteur de Développement rural, sécurité alimentaire
et nutrition de l’Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement
(AECID). Ingénieure agronome de formation, elle défend l’agroécologie comme une stratégie
viable, solidaire et éthique de développement rural.

Elle organise et participe depuis plusieurs années des rencontres d’échange sur l’agroécologie.
Elle est aussi auteure et co auteure de différentes publications dont le rapport « Implementing
SDG 2 in Sustainable Agriculture through Agroecology » dont les conclusions illustrent le
potentiel de l’agroécologie pour transformer les systèmes alimentaires et atteindre les
objectifs de l’Agenda 2030 et présentent les défis pour améliorer les moyens de subsistance
des agriculteurs familiaux en pratiquant une agriculture durable, multidisciplinaire et
multipartite.

Grâce, entre autres, au travail d’Ana Régina Segura et son équipe, la coopération espagnole a
inclus l’approche agroécologique dans beaucoup des programmes de coopération
internationale qu’elle développe en collaboration avec des ONGDs, des entités internationales
ou directement avec les gouvernements de différents pays.

Emile Frison, IPES-FOOD

Emile Frison est membre du Groupe international d’experts sur les systèmes alimentaires
durables (International Panel of Experts on Sustainable Food Systems, IPES-Food). Il est
titulaire d’un master de l’Université catholique de Louvain et d’un doctorat en agronomie de
l’Université de Gembloux, en Belgique. Pendant six ans, il a travaillé en Afrique, au Nigeria et
en Mauritanie, dans le domaine de la recherche agricole et du développement. En 2003, il a
été nommé directeur général de Biodiversity International et a développé la stratégie de
diversité au service du bien-être (« Diversity for Well-being »), axée sur la contribution de la
biodiversité agricole à la qualité nutritionnelle de l’alimentation et à la durabilité, la
résilience et la productivité de l’agriculture paysanne.

Depuis 2013, Emile Frison se consacre à l’agriculture et aux systèmes alimentaires durables. Il
est président du conseil d’administration de Ecoagriculture Partners et a été membre du
Comité d’orientation stratégique sur les systèmes alimentaires durables de la Fondation Daniel
et Nina Carasso. En 2019, il est sélectionné en tant qu’expert au sein du Mission Board « Santé
des sols et alimentation » de la Commission européenne. Emile Frison est l’auteur principal de
«De l’uniformité à la diversité : changement de paradigme pour une transition de
l’agriculture industrielle à des systèmes agroécologiques diversifiés ». Il a écrit ou coécrit plus
de 175 articles et documents scientifiques, techniques et politiques. En 2020 il est le co-auteur,
avec Mamadou Goïta, du rapport d’IPES-FOOD « Valeur Ajoutée de l’Agro-Ecologie :
Déverrouiller le potentiel de transition en Afrique de l’Ouest ».

Ibrahima Coulibaly, ROPPA

Ibrahima Coulibaly, Président du Réseau des organisations paysannes et de producteurs de
l’Afrique de l’Ouest (ROPPA), désigné par ses pairs lors de la 7ème Convention du Réseau des
organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest, est un
producteur agricole actif dans les domaines du maraîchage, de l’arboriculture et de la
production de céréales, il élève du bétail et produit du miel dans la région de Koulikoro. C’est
un paysan engagé dans les mouvements paysans, à tous les niveaux, depuis l’avènement de la
démocratisation au Mali, en 1991.

Promoteur infatigable de l’agriculture familiale, il est notamment l’un des fondateurs la
CNOP, la Coordination nationale des producteurs du Mali, dont il assume la présidence depuis
2005. Avec la CNOP, il a été l’un des instigateurs, en 2006, de la promulgation par le Parlement
malien de la Loi d’Orientation agricole, qui a inscrit le concept de souveraineté alimentaire
dans ses objectifs et reconnu la place centrale de l’agriculture familiale dans toute politique
agricole. Il a été nommé Ambassadeur des Nations Unies pour l’Année internationale de
l’agriculture familiale en 2014.

Depuis plusieurs années, il participe, au sein du mouvement paysan, au développement d’une
approche agroécologique des systèmes alimentaires, de la production, et ce y compris les
aspects fonciers, jusqu’à la consommation finale dans les villes.

Papa Ndéné Diouf, SAPIP-ANIDA

Papa Ndéné Diouf est vétérinaire et agroeconomiste de formation. Il complète son cursus initial par des formations sur l’analyses des politiques agricoles, la valorisation des productions, l’agroécologie et les Systèmes Participatifs de Garantie (SPG) entre autres, voyageant pour cela entre l’Afrique de l’Ouest, l’Europe et le Brésil. Il est actuellement  le Chef du Service d’appui à la promotion de l’initiative privée (SAPIP) de l’Agence Nationale d’Insertion et de Développement Agricole (ANIDA). Il coordonne le projet de renforcement des pratiques agroécologiques et de mise en place d’un SPG dans le programme des fermes « naatangué » au Sénégal.

Ces fermes familiales modernes, diversifiées, de 1 à 2 hectares sont clôturées, disposent d’un puits équipé avec une pompe solaire, d’une surface en maraîchage et arbres fruitiers et incluent un poulailler et un étang piscicole. Les personnes pouvant bénéficier de cet appui à l’installation sont principalement les femmes et les jeunes vivant en milieu rural, les diplômés d’écoles de formation professionnelle agricole, les agriculteurs en exercice et les émigrants ayant un projet de retour.

Makhfousse SARR, FAO

Makhfousse Sarr est coordinateur national au Sénégal du programme de Gestion Intégrée de
la Production et des déprédateurs (GIPD) de l’Organisation des Nations Unies pour
l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Le programme GIPD travaille avec les communautés de
petits exploitants agricoles pour améliorer la productivité et les moyens de subsistance par le
biais de pratiques écologiquement durables. Il est chercheur en écologie et éco-toxicologie
auprès du Centre de Recherche en écotoxicologie pour le Sahel (CERES-Locustox) du Ministère
de l’Agriculture. Depuis 2008, il est coordonnateur du projet GIPD au Sénégal. Makhfousse
jouit d’une grande expertise en agro-écologie et en approche participative par l’application de
la méthode Champs école paysans (CEP). Il est auteur ou co-auteur d’études et articles sur les
risques environnementaux des pesticides, du système d’intensification du riz (SIR), entre
autres. Makhfousse détient un diplôme de Doctorat de 3ème cycle en biologie, obtenu à
l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il parle français, anglais et wolof.

Mariam Sow, secrétaire exécutif, ENDA-PRONAT

Mariam Sow, née dans la communauté rurale de Guédé Village, Sénégal; de parents
agriculteurs est l’une des leaders féministes africaines les plus en vue pour son combat contre
la monopolisation mondiale des semences et l’accaparement des terres. Elle défend une
transition agroécologique pour le Sénégal.

Après avoir terminé l’école, elle est d’abord embauchée par ENDA, en tant qu’animatrice, pour
sensibiliser les gens sur les dangers de l’utilisation des pesticides. Depuis 1996, Mariam Sow
est secrétaire exécutif d’ENDA Pronat et siège au conseil d’administration du réseau
international ENDA Tiers Monde, ce qui montre son intense et longue carrière de militante.
Malgré une charge de travail liée à des postes à responsabilités, elle est restée très proche des
paysans, s’affirmant comme une infatigable défenseure de la ruralité et luttant contre
l’accaparement des terres.

En 2001, avec ENDA-Pronat et ses alliés, elle travaille pour mettre sur pied le Réseau National
des femmes rurales du Sénégal.

Le climat est un autre de ces combats, intimement lié à la question paysanne. Elle s’inquiète
de la sécheresse au Sahel, où les pluies se font de plus en plus rares et où les mouvements du
fleuve Sénégal, qui servaient à alimenter diverses cultures, ont changé.

En 2017, elle a reçu le prix Espal international, dans le cadre de la Rencontre de solidarité avec
les peuples d’Afrique et d’Amérique latine (Espal), où elle a revendiqué le rôle des femmes
africaines dans la cause paysanne et a exigé la nécessité de faire entendre la voix. de celle-ci.

En 2020, à l’issue des Journées de l’Agroécologie, qui ont rassemblé 400 participants à Dakar,
Mariam Sow, au nom de la Dynamique pour une Transition Agroécologique au Sénégal
(DyTAES) a remis au ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Abdou
Karim Sall, un rapport intitulé « Contribution aux politiques nationales pour une transition
agroécologique au Sénégal ». Il présente un diagnostic de la situation de l’agriculture au Sénégal, et propose un ensemble de recommandations politiques pour la transition
agroécologique du pays.